Le Réseau national de Lutte anti-corruption a tenu ce jeudi 05 mai 2022 à Ouagadougou sa 22e Assemblée générale ordinaire. Cette Assemblée qui coïncidait avec la fin du mandat des membres du Secrétariat exécutif élus le 25 avril 2019 a été l’occasion d’élire un nouvel exécutif pour conduire les actions du Réseau au cours des trois prochaines années. En attendant de vous présenter les membres du nouveau Secrétariat exécutif, nous vous proposons un aperçu du discours d'ouverture du Secrétaire exécutif sortant Sagado Nacanabo. Avant d'ouvrir les travaux, il a eu une pensée à l’égard de tous ceux qui ont contribué à l’édification du REN-LAC et qui sont perdu la vie récemment.
Message du Secrétaire exécutif à l’ouverture de la XXIIème Assemblée générale ordinaire
Mesdames et messieurs
C’est pour moi un réel plaisir de dire un mot à l’ouverture de cette 22e Assemblée générale du REN-LAC en présence des membres d’honneur, des représentants et représentantes des organisations membres, délégués à la présente Assemblée générale et des permanents. Au nom du Secrétariat exécutif, je souhaite à toutes et à tous la bienvenue. Cette 22e Assemblée générale coïncide avec la fin du mandat du Secrétariat exécutif élu le 25 avril 2019. Elle sera donc pour nous l’occasion d’élire un nouvel exécutif pour conduire les actions du Réseau au cours des trois prochaines années. En ce moment important de la vie de notre organisation, j’ai une profonde pensée à l’égard de tous ceux qui ont contribué à l’édification du REN-LAC et qui, malheureusement, nous ont quittés récemment. Je pense particulièrement au Dr. Claude WETTA, ancien Secrétaire exécutif, membre d’honneur du REN-LAC, Directeur du Centre de Formation et de Recherche anti-corruption (CFRAC) et point focal du REN-LAC au Projet de Gouvernance économique et de Participation citoyenne (PGEPC), avec qui j’ai travaillé pendant six ans dans le Secrétariat exécutif en tant que son adjoint. Je pense également à Roger ZOMA, ancien Secrétaire chargé des Etudes et du Contentieux, à Jean KAGAMBEGA, ancien Président du CRAC de l’Est, à Ametepée KOFFI, ancien Chargé de Communication du REN-LAC, à Patindé Patrice KAGAMBEGA et à Michel OUEDRAOGO, respectivement ancien gardien et gardien du REN-LAC, au Juge Kassoum KAMBOU, Personne ressource du REN-LAC, à Salif YAGO, Personne ressource et co-auteur du livre sur les 20 ans du REN-LAC, à Etienne ZOUNGRANA, représentant du REN-LAC à l’Initiative pour la Transparence dans les industries extractives (ITIE).
Avec votre permission, je voudrais demander à toutes et à tous d’observer une minute de silence en leur mémoire.
Mesdames et messieurs
Cette XXIIème Assemblée générale se tient dans un contexte national marqué par l’exacerbation de la crise du terrorisme qui tenaille de nombreuses régions de notre pays d’est en ouest et du nord au sud. Dans le même temps, l’état de la gouvernance a été caractérisée ces dernières années par une recrudescence du phénomène de la corruption. En témoignent les différents indicateurs (IPC de TI, ISPC et rapports du REN-LAC sur l’état de la corruption, rapports des corps de contrôle, etc.). Cette situation a conduit aujourd’hui à une grave crise de confiance entre gouvernants et gouvernés. Dans un tel contexte, il apparaît clairement que la confiance citoyenne dont les pouvoirs publics ont besoin pour faire aux nombreux défis sécuritaire, sanitaire et de gouvernance semble compromise.
La nouvelle transition politique, qui s’est ouverte suite au Coup d’Etat militaire du 24 janvier 2022, a inscrit dans son agenda la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, la lutte contre le terrorisme et la restauration de l’intégrité du territoire national, l’assainissement et la refondation de la vie politique en se débarrassant des dérives et des pratiques indignes. Cette transition peut donc constituer une opportunité de recherche d’une gouvernance vertueuse, à condition que les organisations de la société civile renforcent davantage leurs actions de veille citoyenne pour contraindre les nouvelles autorités à gouverner selon les principes de l’exemplarité, de la transparence, de la redevabilité et de la participation citoyenne.
Notre pays doit reconquérir les valeurs d’intégrité et de probité qui ont jadis fait sa fierté. Nous devons tous œuvrer afin que la corruption, la mal gouvernance et l’impunité qui ont caractérisé les précédents régimes ces dernières années soient bannies. C’est la seule condition pour redonner confiance aux populations et les amener à s’engager résolument aux côtés des gouvernants pour faire face aux défis de la crise multidimensionnelle en cours qui sape les fondements de notre nation et de l’Etat de droit.
Sur ces mots, je déclare ouverts les travaux de la 22e Assemblée générale ordinaire du REN-LAC. Je souhaite à toutes et à tous de fructueuses réflexions pour nous permettre d’atteindre ensemble nos objectifs de contribuer à l’éradication de la corruption au Burkina Faso.
Je vous remercie
Sagado Nacanabo
Secrétaire exécutif